Nous sommes souvent bringuebalés par des nouvelles qui peuvent nous rendre tristes ou anxieux. Personne ne souhaite laisser s’installer ou vivre ces sensations désagréables. Pour autant, pourquoi vouloir contrôler ses émotions ? Le peut-on ? N’existerait-il pas d’autres moyens pour en réduire les effets ? Cet article s’interroge sur les raisons qui nous poussent à vouloir « gérer » ces états. Il propose des conseils et des options pour mieux vivre avec.
Pourquoi vouloir contrôler ses émotions ?
Les émotions sont l’expression de la vie. Personne n’a l’intention de canaliser ses émotions agréables comme la joie, la sérénité, la curiosité, l’excitation, etc. On aimerait, à juste titre, les vivre tout le temps.
Si la question de leur contrôle se pose, c’est qu’on souhaiterait tous réduire leurs aspects envahissants et déplaisants. Parfois, des émotions trop fortes peuvent entraîner une forme de perte de conscience de la réalité. Et nous empêcher de prendre des décisions claires.
Il est donc justifié d’éprouver le besoin de mieux les gérer. Et même de souhaiter s’en débarrasser.
Les émotions ont aussi des conséquences sur nos relations : une animosité permanente risque de les mettre en péril. La violence d’une livraison brute de ses émotions peut lasser ou échauffer notre entourage à la longue. Je vous ai montré l’origine du conflit dans un article définissant ce qu’est un médiateur : il démarre par des besoins et des émotions non reconnues. Alors, comment faire pour ne plus être piégé par elles ?
Attention, vouloir les réprimer ou les étouffer est déconseillé.
Avant d’essayer de contrôler ses émotions, les reconnaître
J’aime à citer cette fameuse étude IRM « Putting Feelings into Words ». Les participants ont été invités à observer les images de personnes dont les visages portaient des émotions visibles et fortes.
Une étude qui révèle l’impact des émotions
L’amygdale est le centre des émotions dans le cerveau. Elle détecte et alerte sur les dangers. Quant au cortex préfrontal, il est le centre de décision et de raisonnement du cerveau. L’étude a montré que l’amygdale du cerveau des observateurs s’activait en fonction des sentiments représentés. Mais quand les mêmes participants ont été invités à mettre des mots sur ce qu’ils percevaient, le cortex préfrontal s’est alors activé. Il a réduit l’impact de l’amygdale.
En d’autres termes, exprimer, reconnaître et nommer ses émotions en réduit l’impact. C’est justement le fait de chercher à les supprimer qui va en augmenter les effets.
Ne pas manifester ses émotions peut avoir des conséquences néfastes sur notre santé
Nos pères et nos grands-pères avaient appris qu’un « garçon, ça ne pleure pas ». Traditionnellement, une petite fille ne devait pas se mettre en colère. Il était plus acceptable qu’elle témoigne de la tristesse. Nous sommes encore imprégnés de ces codes sociaux. Alors qu’il faudrait laisser parler nos émotions. Pourquoi ? Parce que toute l’énergie de l’émotion négative, au lieu d’être tournée vers l’extérieur, se retourne contre nous.
Réprimer à tout prix ses émotions peut provoquer des conséquences sur notre santé comme, par exemple :
- Des contractions, des tensions musculaires, voire de la rigidité
- Des tensions dans les mâchoires quand la colère est retenue
- Des maux de tête
- Et même des maladies hépatiques en s’attaquant au foie
La colère non exprimée entraîne à la longue des troubles digestifs importants. L’installation dans la tristesse augmente certaines maladies comme la dépression…
Alors, plutôt que d’empêcher ces ressentis, il ne faut pas avoir peur de les faire voir.
Pour contrôler ses émotions : apprendre à sentir leur manifestation
Je vous ai expliqué dans un article précédent comment apprendre à utiliser les émotions dites « négatives ».
D’un point de vue physique, les émotions sont une réponse organique du système nerveux central à un stimulus. Ainsi, une réaction émotionnelle peut être provoquée soit par une prise de conscience. Soit par une confrontation à une situation stimulante.
Par exemple, vous vous souvenez de ces dernières vacances et de ce lever de soleil magnifique dans un ciel irisé sur la montagne. Vous ressentez immédiatement que ces pensées vous procurent une forme de calme et même de plénitude. Votre corps se détend.
Un autre exemple : vous réalisez qu’il ne vous reste plus assez de temps pour préparer l’importante réunion de demain avec vos équipes. Un pincement dans votre gorge ou votre ventre apparaît, suivis d’une chaleur dans tout votre corps. Comprendre qu’il s’agit de peur ou identifier le stress est une première prise de conscience. Elle sera utile pour agir.
Agir directement sur leur cause
Agissez immédiatement sur la cause qui vous a mis dans l’état dans lequel vous vous trouvez.
Par exemple, une nouvelle lue sur Internet vous met en colère. Vous savez ce qui l’a provoquée. Comprendre l’origine de la peur, de la tristesse ressentie ou de la colère est aussi une façon de gérer ses émotions. Vous pourriez simplement arrêter de suivre les informations qui vous rendent malheureux…
Prenons un autre exemple. En songeant à l’entretien que vous allez avoir avec votre collègue, vous ressentez de l’agacement… Demandez-vous : pourquoi je me sens… énervé, impatient, frustré, stressé, impuissant, etc. Adaptez le terme en nommant exactement ce que vous ressentez. Le comportement de ce collègue vous exaspère ? Alors pourquoi le subir à nouveau ? Que pouvez-vous mettre en place pour ne pas revivre cet énervement ? Convenir d’un entretien avec cette personne ? Et si non, qui pourrait la recevoir ?
Dans mes formations, je vous apprends à reconnaître vos émotions et celles des autres afin d’en faire un levier de réussite. Cette faculté vous accompagne au quotidien dans votre prise de décision, autant d’un point de vue personnel que professionnel. [/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]
Contrôler ses émotions ? Huit conseils pour ne plus les subir
Si vous avez du mal à comprendre l’origine de votre mal-être dans votre vie. Peut-être que vous ne trouvez pas la manière d’y échapper. Vous pouvez en parler à un spécialiste ou solliciter un coaching. Cet article vous donne déjà de bons conseils que vous pouvez commencer par appliquer.
1. Remarquez les moments où vous perdez le contrôle et écoutez-vous
Remarquez les moments dans votre vie où vous perdez le contrôle de la situation. Examinez vos réactions physiques (votre cœur, la chaleur corporelle, vos mouvements respiratoires, etc.). Au niveau mental, notez si vous avez un sentiment de confusion, de vide, ou de perte de concentration.
Notez les éléments les uns après les autres. Faites-le en fermant les yeux et prenant une grande respiration… en ressentant dans quel endroit précis de vos organes cela se situe et dans quelle intensité. Décrivez la sensation. ça « pince », ça « serre », « c’est lourd », etc. Restez quelques secondes avec elle ; tenez-lui compagnie comme vous le feriez avec un ami.
2. Revenez dans votre corps
Revenez à « l’ici et maintenant ». Autrement dit, restez en lien avec l’instant et l’espace qui vous entourent. Comment ? Grâce aux perceptions de votre corps : respirer, boire un verre d’eau, marcher, s’étirer, se frotter ou se masser énergiquement les bras, le torse, les jambes. Cela permet dans un premier temps de reprendre contact avec tous vos organes. Puis de comprendre ce qui s’y passe.
Vous pouvez aussi utiliser la technique suivante : contractez et décontracter les muscles. Soit par endroits en commençant par les orteils et en vous dirigeant vers le haut. Soit tout votre corps en même temps et relâchez ensuite.
3. Respirez pour calmer vos pensées
Pour ce qui concerne la respiration : vous savez que vous ne pouvez agir directement sur votre rythme cardiaque. En revanche, en ralentissant votre respiration, vous réduirez les palpitations de votre cœur. En sophrologie, on apprend à inspirer sur 2 ou 3 temps et à expirer sur le double. La pratique du pranayama en yoga développe en vous de la sérénité et de l’énergie. Vous pouvez également vous exercer à la cohérence cardiaque : elle vous calme, renforce votre concentration et la maîtrise de vous-même. Téléchargez l’application RespiRelax+ et testez-en les bienfaits.
4. Pratiquer la visualisation
Imaginez-vous dans un endroit calme, où vous êtes en sécurité. Fermez-les yeux et figurez-vous y être confortablement installé. Respirez régulièrement et lentement. Laissez peu à peu les tensions se défaire et la tranquillité vous gagner. Efforcez-vous de voir les images, les couleurs et la lumière. Imaginez les sons que vous pourriez entendre. Figurez-vous les odeurs et même les textures… Prenez plusieurs respirations en visualisant, à chacune d’elle, l’énergie et le calme. La pratique assidue de la visualisation vous apaisera. Elle fonctionnera comme un ancrage ; vous pourrez y revenir régulièrement et à chaque fois que vous vous sentez débordé.
5. Méditez pour contrôler vos émotions
Prenez un temps – de préférence le matin – pour vous arrêter. Il peut s’agir d’un moment quotidien de silence intérieur, de prière, de réflexion silencieuse, de respiration profonde ou de gratitude. Autorisez-vous au moins 1 minute par jour à cette pause. Votre esprit se tranquillisera. Isolez-vous du brouhaha permanent. Vous reposerez vos yeux et détacherez votre regard des écrans pour laisser émerger vos ressentis. Autorisez-vous à faire de la place dans votre vie. A ce qui se passe en vous, ici et maintenant. Cet exercice régulier clarifiera vos idées et vous apaisera.
6. Tenez un journal
Prenez l’habitude et ayez la discipline d’écrire tous les jours votre journal. Choisissez un joli cahier (ou écrivez sur votre ordinateur). Il vous suivra plusieurs années. Listez ce qui vous met en difficulté, ce qui vous rend reconnaissant. Clarifiez les domaines où vous souhaitez vous améliorer. Planifiez les mesures que vous vous engagez à prendre pour ne plus subir vos agitations.
Tenir un journal vous permet de consigner vos observations. Vous clarifiez vos pensées. Vous saurez ce que vous pouvez changer. Je vous invite à vous engager tous les jours avec vous-même à faire encore mieux que la veille.
7. Soyez créatif : sublimez-les
Pour contrôler ses émotions il faut les sublimer ! Il se peut que votre premier centre d’intelligence soit le centre émotionnel. L’Ennéagramme cartographie les différents types psychologiques. Il indique que certaines personnes privilégient le centre émotionnel, d’autres le centre mental, les dernières enfin le centre instinctif.
Peut-être avez-vous constamment besoin de vivre des émotions intenses et même excessives. Car cela vous donne le sentiment d’être réellement vivant. Pour leur permettre de s’exprimer esthétiquement, d’être « sublimées », je vous conseillerais alors de pratiquer toutes les activités créatives que vous avez déjà testées : couture, jardinage, écriture, peinture, danse, théâtre, musique, etc. Mais ce conseil vaut pour tous !
8. Partagez-les avec vos amis
Enfin, pour retrouver un équilibre émotionnel, riez, échangez avec des personnes à l’écoute. Choisissez ce qui est bon pour vous : les réunions peuvent être sérieuses ou joyeuses, soyez créatifs ! Entretenir sa créativité à plusieurs ne peut que faire du bien. Les rassemblements au-delà d’une certaine jauge sont encore interdits au moment de la rédaction de cet article. Alors faites ce qui est autorisé. Réunissez-vous en petit nombre avec vos amis autour d’une thématique. Un anniversaire, une marche, un film à regarder ensemble, jouer de la musique, faire un jeu, un karaoké ? Le bonheur et l’apaisement sont garantis !
Plutôt que de contrôler ses émotions, cet article vous a montré qu’il était préférable d’apprendre à les reconnaître et à les laisser s’exprimer. Elles n’arrivent jamais par hasard.
C’est notamment ce que je vous enseigne dans mes formations et interventions.
Vous voulez en savoir plus sur l’accès à vos émotions ? Mes formations, notamment à l’Ennéagramme, et mon offre de coaching (d’équipe, individuel ou de dirigeant) à Lyon et Saint-Étienne sont là pour vous accompagner.