On la qualifie de « méfiante envers la hiérarchie », « engagée », « hyperconnectée »… Mais qu’est-ce qui caractérise véritablement la génération Z ? Celle qui arrive aujourd’hui sur le marché du travail ? On le sait, ces personnes nées après 1997 vont bouleverser le monde professionnel et les managers devront s’y préparer… À travers cet article, je vous partage une réflexion sur les attentes de la génération Z, leurs caractéristiques et les enjeux pour les managers afin de vous aider à mieux appréhender ces nouvelles recrues. Alors, comment manager la génération Z ? Voyons cela ensemble !
Manager la génération Z : en quoi est-elle différente ?
On parlait de la génération X et de la génération Y, expressions venant des théories X et Y de Douglas McGregor. Il les utilisait pour caractériser les ressources humaines et le management des organisations humaines et de ceux qui y travaillaient.
Quant à la génération Z, elle entre aujourd’hui dans le monde au travail. On dit qu’elle correspond aux personnes nées entre 1997 et 2010. Elle est aussi surnommée la « génération du pouce », en référence à son usage constant du téléphone mobile. Ouverte sur le monde grâce au digital, la génération Z parie sur l’évolution professionnelle. En effet, pour elle, il n’est pas question de garder 20 ans le même employeur. L’enchaînement des expériences et l’accomplissement de projets personnels l’attirent davantage que la stabilité professionnelle.
Et c’est en cela qu’elle pose question et peut…« faire problème », surtout en France où le modèle éducatif et managérial était plutôt descendant.
Comment attirer son attention et la retenir au sein d’une organisation ? En effet, l’enjeu est de taille : si les entreprises ne s’adaptent pas aux attentes de leurs nouvelles recrues, fort différentes de celles de leurs prédécesseurs, une véritable rupture entre les générations est à prévoir. Sur le long terme, cela pourrait mettre en péril la pérennité de certaines activités.
Quel défi par rapport aux générations X et Y ?
Pour rappel, la génération X, née entre 1960 et 1980, était fortement attachée au respect de la hiérarchie. Elle craignait le changement d’emploi, ce qui la rendait très engagée auprès de son employeur. Ensuite, la génération Y, née entre 1980 et 1997, présentait un autre modèle. Si elle ne plaçait pas toujours son travail au premier plan, elle conservait toutefois un sens relatif de la hiérarchie. Elle s’adaptait généralement bien au monde professionnel. Ainsi, bien qu’elle questionnait déjà les pratiques managériales, elle n’avait pas les effets de la génération Z qui, quant à elle, a l’effet d’une bombe.
En effet, en tant que coach professionnelle à Lyon et médiatrice en entreprise, je constate la difficulté des managers à cerner cette nouvelle génération. Si c’est votre cas également, n’hésitez pas à me contacter pour que je vous apporte des clés et des conseils concrets.
Quelles sont les caractéristiques de la génération Z ?
1. Grande quête de sens
Actuellement, les employés ont une forte quête de sens. Mais s’il y a bien un public concerné par ce fait, c’est la génération Z. En effet, elle recherche avant tout l’épanouissement au travail. Cela passera notamment par le besoin :
- de travailler dans un cadre de qualité
- qu’on respecte ses valeurs
- de donner du sens à ses actions
- qu’on lui fasse confiance et
- d’être impliquée dans les tâches importantes
Vous l’aurez compris, ces jeunes recrues cherchent également à avoir du plaisir dans leur travail. Elles recherchent un cadre où elles pourront exposer leurs idées et se montrer créatives. Aussi n’hésitez pas à adapter vos stratégies managériales en fonction de leurs besoins. Par exemple, en encourageant les initiatives et les nouvelles idées. Pour ce faire, privilégiez le management participatif et peu directif, afin que vos nouveaux collaborateurs puissent se sentir respectés et qu’ils s’engagent plus volontiers.
Cette génération a également un grand besoin de transparence. L’honnêteté est primordiale pour eux. Vous pouvez, par exemple, organiser des réunions d’équipe où vous abordez les objectifs annuels et les ambitions collectives. N’hésitez pas à aborder régulièrement les problématiques des employés, les conflits ou les problèmes éventuels de la structure…
2. Remise en question de la hiérarchie
Par ailleurs, avec la génération Z, les managers sont confrontés à des problématiques nouvelles. Il est vrai que cette dernière a tendance à remettre en question de nombreux aspects de leur organisation, et notamment la hiérarchie. Elle se méfie de l’autorité. Ainsi, pour collaborer avec elle et la voir s’épanouir, les managers devront revoir leur façon de diriger. Pour cela, il faudra laisser de côté le modèle vertical et descendant pour appliquer un management plus participatif.
Eh oui, pour la génération Z, le véritable leader n’est pas le représentant de l’autorité, mais celui qui incarne la compétence et la bienveillance. Selon une étude récente, ces jeunes employés jugent un bon chef avant tout par sa capacité à faire confiance et à écouter. Ils pourront s’épanouir si on leur laisse assez d’autonomie pour réaliser leurs missions et s’ils se sentent entendus.
3. Recherche de sécurité et besoin d’épanouissement
Connue pour vouloir des horaires de travail flexibles et de l’équilibre vie pro/vie perso, ils ne sont que 8% dans la génération Z à se projeter dans l’entreprenariat. Voilà le signe que cet âge partage finalement les aspirations et les craintes de la majorité des actifs. Dans un monde incertain et complexe, le CDI reste très protecteur.
Ainsi, en tant que manager de la génération Z, vous devrez lui montrer qu’elle pourra s’épanouir et évoluer au sein de votre structure. Lors de vos entretiens individuels, expliquez-lui comment votre organisation pourra lui permettre d’atteindre ses objectifs personnels, qui sont loin, vous le verrez, d’être seulement financiers. Faire ce qu’ils aiment, de la façon dont ils le souhaitent est très important pour ces jeunes collaborateurs. Il vous appartiendra de définir dans quelle mesure il sera possible de répondre à leurs aspirations. Et ceci n’est pas toujours évident…
4. Engagement et valeurs fortes
D’autant que la génération Z est finalement peu motivée par les avantages financiers ou les récompenses matérielles. En revanche, elle a besoin de se reconnaître dans les valeurs de votre organisation. En effet, elle est impliquée dans de nombreuses causes, comme l’est par exemple Greta Thunberg. Tournée vers l’environnement, en quête d’une société plus inclusive, elle a tendance à s’engager. Elle cherche à limiter les injustices et à transformer le monde.
Ainsi, la génération Z sera particulièrement sensible aux efforts sociétaux et environnementaux mis en place au sein de votre structure. D’ailleurs, seulement 20% de ces jeunes se disent prêts à travailler pour une entreprise qui ne partage pas leurs valeurs.
C’est pourquoi cette jeunesse-là s’engagera volontiers auprès d’organisations ayant mis en place des actions concrètes éco-responsables et/ou plus égalitaires. Et en tant que manager, les impliquer dans ce type de transformations sera une bonne manière de les motiver dans leur travail au quotidien.
5. Management de la génération Z : digitale et hyperconnectée
Par ailleurs et ce n’est pas un secret, la génération Z est née dans un monde digital. On la nomme aussi « Digital Natives ». De ce fait, elle connaît et maîtrise les outils numériques plus qu’aucune autre génération.
De plus, elle vit dans un monde d’instantanéité, où elle obtient des réponses immédiates à ses questions en surfant sur internet. Elle a développé une rapidité de réaction et d’action. En général, elle prend facilement des initiatives. Par contre, cette jeunesse a également tendance à être plus dispersée…
Comme elle passe beaucoup de temps sur les écrans, elle a davantage de mal à tisser des relations humaines. Elle a souvent besoin d’être outillée en termes de développement personnel pour acquérir des « social skills ». En tant que formatrice en entreprise, c’est un sujet sur lequel j’interviens régulièrement.
Cet aspect de la génération Z influencera votre management. En effet, cette dernière sera particulièrement agile dans l’usage des plateformes, applications et outils numériques (comme la visioconférence par exemple). De plus, elle valorisera la possibilité de faire du télétravail une journée ou deux par semaines. Une habitude qui se généralise de plus en plus en entreprise…
6. La génération Z est attentive au cadre et à l’ambiance de travail
Ces jeunes collaborateurs ont besoin d’un cadre de travail chaleureux et d’une ambiance de qualité. Ainsi, vous pourrez vous s’inspirer de l’esprit start-up où l’on propose des espaces « sieste » ou « console de jeux», mais aussi des coins cuisine aménagés. Parfois, des baby-foot s’invitent à côté des bureaux… Et il vous faudra oublier les bureaux fermés distribués en fonction du rang hiérarchique. Avec la génération Z, l’espace de travail devient collectif dans des bureaux partagés, comme en open space. Les membres d’une équipe travaillent ainsi côte à côte dans une ambiance volontiers plus légère. Eh oui, attachés aux réseaux sociaux, ils placent une barrière beaucoup plus mince entre vie privée et vie professionnelle.
7. Besoin de bien-être au travail
Mais ces aspects cachent en fait un besoin plus profond : celui de se sentir bien dans leur tête. En effet, il faut considérer qu’ils ont pour la plupart été touchés par les confinements durant la pandémie de Covid 19. On leur a imposé de vivre durant plusieurs mois dans des espaces clos et souvent exigus, loin de leurs proches. Cette situation a eu des conséquences importantes sur leur santé mentale. Ceci a aussi pu leur faire perdre des opportunités d’étudier à l’étranger ou d’obtenir un premier poste.
En réalité, les statistiques montrent qu’on trouve à ces âges un taux d’anxiété et de dépression plus élevé qu’aux précédents. Ainsi, prêter attention à leur bien être mental sera, pour eux, primordial. Faire preuve de souplesse, être à leur écoute, constitueront autant de moyens de les motiver dans leur travail et de les retenir.
8. Paradoxe entre besoin d’autonomie et manque de compétences
De plus, la pandémie de Covid a également eu des conséquences sur leurs études et l’acquisition de connaissances. Au-delà, cette génération arrive sur le marché du travail beaucoup plus tard que la précédente. Ce qui signifie que des niveaux d’études équivalents avec leurs prédécesseurs ne correspondent pas toujours aux compétences et connaissances attendues, surtout pour un premier emploi.
Par chance, cette nouvelle génération a également une grande capacité d’adaptation et apprend vite. Mais, lorsqu’elle candidate à un poste d’emploi, elle peut avoir certaines lacunes qu’il faudra aider à combler.
C’est donc un challenge supplémentaire pour le manager qui doit encadrer ces nouveaux collaborateurs… en demande de responsabilités constantes, mais en déficit de compétences. L’enjeu est de taille : comment séduire ces nouvelles recrues en quête d’autonomie, si elles ont, lors de leur prise de poste, un grand besoin de structuration et de directives pour s’améliorer ? Votre rôle, en tant que manager de la génération Z, sera alors de laisser des responsabilités là où il est possible d’en trouver, même si elles vous semblent minimes. Ceci permettra de valoriser ces jeunes employés et de favoriser leur implication. De plus, votre management pourra reposer sur l’encouragement, le soutien des autres générations ou la mise en place d’un processus de mentorat.
Vous pouvez vous former au management situationnel. Cette approche vous donnera des outils concrets et opérationnels pour adapter votre posture à cette génération parfois déroutante.
Vous avez désormais en tête toutes les caractéristiques de cette génération Z et ce qui la rend si particulière. J’espère que cet article vous aura fourni des pistes afin de mieux cerner vos collaborateurs et d‘adapter votre management à cette nouvelle génération. Si vous ressentez l’envie d’aller plus loin ou de vous former au management situationnel, contactez-moi pour que nous échangions sur ces questions. En tant que coach de dirigeants, j’accompagne régulièrement les nouveaux embauchés de la génération Z.